mardi 11 juin 2013

30 avril au 2 mai 2013 - Point Reyes - Par Johann

Comme tous les coqs, celui qui nous réveille ce matin n'est pas équipé de montre. Le responsable du camping a eu beau nous prévenir hier soir, on était loin d'imaginer que sa bestiole allait commencer à gueuler à 3 heures du matin. Nous sommes au-dessus de San Francisco dans un camping situé dans le Delta (une région pleine de canaux et de digues). Le réveil prématuré est sans doute un signe: aujourd'hui cette région va subir de grosses rafales de vent. Au moment de partir, une tempête commence à se lever nous faisant fuir à travers un épais nuage de poussière.

Plus au nord dans la région de Sonoma, nous débutons une tournée des vignobles. La Californie doit être l'état du pays le plus connu pour ses vins, il serait dommage de ne pas y accorder un peu de temps. Bien que ça puisse paraître peu plausible pour ceux qui me connaissent: j'endosse le rôle de chauffeur sobre. Les filles, elles, prennent leur première coupe de vin vers 10h30, une parfaite façon de clore un déjeuner. Nous visitons des domaines parfaitement entretenus avec des salles de dégustation à la décoration élaborée. Ici, même le plus modeste des vins est présenté comme un produit de luxe. Les filles aiment certains verres qu'on leur propose, mais la dégustation n'est pas à la hauteur des espérances. Après trois domaines, on quitte l'endroit avec l'idée que la Californie n'exporte que ses meilleurs vins.

Toujours responsable du volant, je conduis mes deux amatrices de jus de raisin au camping du parc d'état Samuel Jefferson proche de la côte. Nous avons de quoi nous faire un bon souper et veiller auprès du feu ce soir. Pris par la nuit, nous commençons l'apéritif dans le noir autour du feu. Les flammes éclairent à peine et la lune est sombre. Nous sommes en pleine conversation au moment où Vicky se met à crier et s'enfuit dans une précipitation inquiétante entre Anne-Marie et moi. Interloqués, nous tentons rapidement d'analyser la situation, nous préparant à affronter le pire. Je tends la lumière vers la table et nous avons juste le temps de voir un trouble-fête s'enfuir en abandonnant toutes idées de vol. Le dangereux délinquant est rapidement identifié: un raton-laveur très certainement habitué à la présence humaine qui a profité de notre manque de vigilance pour essayer de souper à notre place. Vicky à peine remise de ses émotions doit maintenant subir nos rires et se préparer à réentendre cette histoire dans le futur.

Le lendemain nous partons sur la côte profiter du paysage marin. Les pleines faisant face à la mer sont tapissées de fleurs multicolores. Le Fog, un brouillard dense qui se forme au large, traverse le paysage rapidement. Nous pouvons avoir une vision dégagée et ne plus rien voir à dix mètres deux minutes après. Les phoques que l'accueil du parc nous a promis ne sont pas au rendez-vous, mais la pointe où nous sommes vaut bien le déplacement. Le vent du large crée de grosses vagues dans ces eaux abritant une des plus grosses réserves de requins blancs. Malgré la présence des prédateurs, la baignade et le surf sont autorisés; à vos risque et péril bien sûr. De toutes façons, il fait trop froid pour plonger ne serait-ce qu'un orteil dans l'eau. On se prend un dernier souvenir photographique de l'océan Pacifique et on l'abandonne pour rejoindre Berkeley pour notre dernière soirée chez Goulven et Élise.

Le jour suivant Vicky reprend son avion pour le Québec et nous quittons la baie. Désormais, c'est les pancartes indiquant l'est que nous allons suivre. Pour notre première étape sur ce chemin de retour, on vise le lac Tahoe. La journée étant trop avancée, on décide d'utiliser une carte Walmart pour le couchage de ce soir à Sacramento. Pour la première fois dans toute notre expérience Walmart nous sommes invités à ne pas rester. Ce n'est pas un commis du magasin qui nous conseille de partir mais un autre possesseur de véhicule récréatif qui nous fait savoir qu'il a des raisons de penser que l'endroit n'est pas sûr et que lui le quitte immédiatement. Nous n’étions pas tellement rassuré par la faune locale du coin mais je pense que les traces de sang encore fraîches sur le visage de notre conseillé ont fini par nous convaincre. On a finalement dormi dans un KOA avant de rejoindre le lac le jour suivant.

À cette saison, nous ne trouvons qu'un seul camping au lac Tahoe et la plupart des sites visitables sont fermés. Ceci a réduit nos activités dans la région à une rapide randonnée. Nous ne passons qu'une nuit dans ce camping avant de laisser la Californie derrière nous.

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