Le véhicule roule à travers le paysage le plus sombre que nous avons eu à parcourir jusqu'ici. Le noir au bord des routes n'a rien à voir avec une quelconque pollution mais bien dû à une cause naturelle. Il y a quelques millions d'années, le tourisme aurait été torride dans le coin; des craques dans le sol se sont ouvertes et la surface s'est tapissée d'une épaisse couche de lave. Le phénomène a été tellement important que ça a formé champs, monticules de roches, cratères et grottes.
Si j'avais un projet de film de fin du monde à tourner, je pense que j'y filmerais la scène finale. Ici rien ne bouge, car malgré le temps la végétation n'a toujours pas repris ses droits et la lave est restée figée dans des formes qui nous montrent les mouvements qu'elle effectuait. Dans cette zone aux allures de mine de charbon à ciel ouvert, la roche n'a rien de commun avec ce que nous connaissons; de l'air a été emprisonné dans la lave, la faisant maintenant ressembler à des éponges de pierre.
Tout ça fait le bonheur de ma belle qui, en bonne ma tante, collecte de petits échantillons qu'elle va ramener en vue de les offrir aux neveux et nièces. Bien que je trouve cette entreprise touchante, je ne peux m'empêcher de sourire quand je la vois, telle une scientifique, apposer ses petits post-it sur les « ziploc » remplis de cailloux.
Bien que nous essuyions une petite déception de ne pouvoir visiter toutes les grottes à cause de la neige toujours présente, le reste du parc est grandiose. Il ne nous manque que le scaphandre pour se croire définitivement sur une autre planète quand nous marchons sur le col d'un cratère ou au milieu d'un champ de lave.
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