jeudi 28 mars 2013

17 au 19 mars 2013 - Les Keys - Par Johann

Après Ocala, nous descendrons la côte ouest de la Floride d'une traite pour rejoindre la zone la plus au sud des Etats-Unis: Les Keys. A notre arrivée, nous sommes impressionnés par la beauté du paysage. Ici l’océan turquoise n'est pas l’artifice d'un colorant. Les eaux autour de ces minces îles sont peu profondes et très claires. D'ailleurs dans notre cas je ne sais pas si il ne faut pas dire "Presque-îles" car toutes sont reliées par des ponts de plusieurs miles. Sur ces plages de sable fin parsemées de végétations tropicales, il est facile d'y photographier le genre d'images qu'utilisent les agences de voyages pour nous faire rêver.  Nous établissons notre campement dans le parc d’état Curry Hammock (élu 3eme par préféré des américains).

Pour notre première journée, nous louons un kayak double de mer. Notre coup détendu de rame nous emmène d'abord dans des petites criques sans courant faciles à pratiquer. Nous pouvons y admirer des maisons toutes en couleur entourées de jardins fleuris de palmiers. La faune participe aussi au décor : de gros lézards et tortues prennent le soleil sans s'affoler de l'approche de notre embarcation de badauds en quête de photos rapprochées. Nous apprendrons plus tard que ces lézards aussi beaux qu'il soient ont été importés par des idiots pensant en faire des animaux de compagnie. Le résultat de cette bonne idée est la prolifération de ces reptiles qui n'ont aucun prédateur dans le coin, ainsi que la quasi extinction de certaines espèces de papillons dont ils sont friands. La suite de notre promenade nautique nous fait sentir plus aventurier. On évolue dans l'ombre d'une grosse  forêt d'arbres poussant dans l'eau. Entourés d’épais bouquets de racines, on met en application notre plus belle technique de navigation pour ne pas embourber notre vaisseau dans les méandres de la flore locale. De retour à la lumière, il nous faut ramer fort car les arbres ne nous abritent plus du vent et du courant qu'il créé aujourd'hui. L'avantage d'avoir une rameuse exemplaire à bord est de prétexter vouloir prendre en photo les oiseaux pour se reposer les bras. Les oiseaux du coin sont profilés pour la pêche : les becs sont longs et parfois profonds pour capturer et transporter le poisson. Le dernier quart d'heure de kayak se passe dans une des criques du départ où on décide de bronzer au lieu de ramer... Je crois qu'Anne-Marie vient de comprendre le coup du photographe.

Ce soir là, nous allons à Key West, la ville se situant à la pointe sud des Keys. Je partage l'avis de ma douce: c'est l’Espagne version américaine. Les touristes sont sollicités par des personnes payées par les bars et clubs pour étoffer la clientèle du soir. Sur la place des artistes au sud de la ville nous profitons du show proposé par les "Street performers". Le spectacle est périlleux et les américains du public sont facilement impressionnables. Les "Oh my god, oh my god!", "This is crazy, look that!", "Impossible, he won't do that!" et mon préféré "I don't want to see"... Notre artiste est désormais sur trois piles de planches intercalées par des lots de deux briques, en train de jongler avec deux quilles et une lame. Mais le clou du spectacle est que le tout est en équilibre sur un cylindre en roue libre. Comme ses collègues présents ce soir, à la fin de sa performance il demande à être payé d'une façon qui ne manque pas de nous surprendre. Bref, laissons lui un dollars de participation avant de suivre la foule qui se dirige déjà vers un autre spectacle qui débute.

Le deuxième jour, on rejoint l’équipage d'un bateau à la marina. Nous avons loué notre équipement pour aller explorer un récif de corail au large. Le bateau nous y emmène en trois quarts d'heure. Nous sommes impatients à l’idée d'explorer les fonds marins équipé de nos palmes et tuba. Une fois les consignes de sécurité données et le périmètre de nage défini sommairement autour du bateau, nous plongeons. Le manque de soleil ne nous dévoile pas les coraux avec le même éclat que ce que nous espérions mais le décor reste magnifique. Il faudra dire au petit Nemo que c'est pas le plus beau, on a vu bien plus surprenant en terme de couleurs. Anne-Marie et moi sommes les derniers à sortir de l'eau: on n'en veut pour nos mirettes et on s'en tire à bon compte. On a pris des photos sous l'eau avec un appareil jetable mais il faudra attendre qu'on les fasse développer pour les partager. Le retour vers la terre ferme fut nettement moins drôle. Le manque d'hydratation nous lève un peu le coeur et cette houle qui est maintenant plus intense nous rappelle que "Si tu vomis, vomis par-dessus bord!". Mais rien n'a paru aux yeux des instructeurs qui nous félicitent tous pour nos performances et leur pourboire à notre retour au port.

Au camping ce soir là, on profite une dernière fois de notre beau morceau de plage. Demain nous quittons ce paysage presque trop parfait pour plus d'inconnu et de danger : Les "wetlands" des Everglades.

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