lundi 8 avril 2013

25 au 28 mars 2013 - La Nouvelle Orléans - Par Johann

Les petites portions d'Alabama et du Mississippi que nous traversons ne sont que des points de passage. Nous décidons de ne pas nous y attarder pour nous concentrer plutôt plusieurs jours sur la mythique et mystique ville de la Lousiane: La Nouvelle Orléans.

Nous optons pour le pont Lake Chartrain pour faire notre entrée dans la ville. Cet impressionnant édifice, à défaut d’être beau s’étend sur 50 kilomètres. Il est amusant de constater, qu'une fois au milieu, on ne peut pas voir le début ou la fin du pont. On aurait aussi pu rentrer dans la ville par l’inter state 10 pour éviter les 2$ de péage mais quand on aime la fantaisie comme nous...

La périphérie de la ville ressemble à toutes celles des grosses villes américaines. On y trouve un lot de concessionnaires, des grandes surfaces et fast foods. On se dirige sans attendre au French Quarter où culture américaine s'efface au profit de celle créole. En français ce quartier se nomme "Carré Français" mais pendant les 3 jours que nous passons ici, nous constatons que la langue de Molière n'y est pas vraiment pratiquée. Cette zone est authentique avec ses adorables petites maisons bordant les étroites rues. L’artisan du coin qui a le monopole du fer forgé a dû faire fortune. Les constructions sont souvent faites de bois et de fins motifs en fer sculpté. Les combinaisons de couleurs sont choisies avec goût et on ne voit pas deux maisons pareilles, toutes ont leur identité.

Le GPS nous emmène rapidement à notre hôtel se trouvant à 600 mètres des nuits folles de la ville. Dans le couloir on ne sait pas à quoi s'attendre. Un vieux planché dissimulé par la moquette craque sous nos pas. Les portes des chambres n'ont qu'une serrure sans poignée et semblent aussi solides que les portes de douche que l'on trouve dans les campings. Deux pas dans notre chambre, nous avons les pieds sur une moitié de tapis dont on imagine l'autre partie dans une chambre annexe. Des murs de bois gondolés par l’humidité jaillis une climatisation éborgnée d'un de ses boutons. Une petite télévision d'un autre temps est fixée à 1m50 au-dessus du lit sans aucune inclinaison. Il semble que la meilleure position pour regarder une émission soit debout sur le lit. La seule chose ayant l'air d'avoir de la valeur est le cadre fixé au niveau de la tête de lit. Une jolie maison de type méditéranéenne y est représentée mais après examen du lourd cadre, je visualise plus une potentielle guillotine... Internet nous a promis une chambre pas chère dans le quartier le plus prisé de la ville: on en a pour notre argent!

Nous déposons nos affaires et quittons le taudis pour aller s'encanailler en ville. Bourbon Street est parsemée d’établissements invitant à la trinquette, aux bonnes tablées, à la découverte de sonorités jazzies, à la dégustation de cigares, aux expositions de chaires nues et d'autres vices plus ou moins bien indiqués. À notre grand étonnement, il y a beaucoup de familles et jeunes personnes parmi les passants malgré le contrôle d’identité effectué à l'entrée de presque tous ces commerces de débauche. N’étant plus habitué aux joies d'une ville depuis quelques semaines, nous entrons timidement dans un restaurant où nous goûtons au riz/haricots rouges, saucisses d’alligator et Gumbo qui sont les spécialités Cajun. D'ailleurs cajun vient d'une déformation du nom Acadien qui est passé par Cadien puis Cajun. Même si nous ne recommandons pas ce restaurant un peu attrape touriste, nous avons eu un premier aperçu du type de mets locaux. Nous passons le reste de notre soirée dans un bar à l'ambiance chaleureuse où nous sirotons quelques verre aux formes folles et au contenu nous rendant un peu fous aussi.

Après l'ingestion de l'Advil pour soulager le petit excès de la veille, nous partons visiter le coin. L'industrie du tourisme n'a pas épargnée le quartier. D'une boutique à l'autre on y retrouve exactement les mêmes choses. Beaucoup d'articles font mention de l'ambiance de fête et souvent glorifient les fêtards les plus extrêmes. On y trouve aussi du Tabasco car la région est fière de cette invention.

Désireux d’être plus culturels que fantaisistes, on prend deux tickets pour le musée de la deuxième guerre mondiale. Je re-baptise cet endroit "Le musée de la guerre des américains, sauveurs du monde". Mais bon, comme diraient nos hôtes: "hein, on vous a bien sauvé le cul?". Bref, je garde ma remarque insidieuse pour moi. En dehors de la vision pas toujours objective qui y est exposée, j'ai trouvé l'endroit intéressant pour son interactivité.

Quand la faim commence à se faire sentir, nous choisissons le Coop's. Un restaurant nettement plus typique et réputé que celui de la veille. La bonne réputation de ce lieu aux allures de trou à pirates ne réside pas dans l’hospitalité. On a été prévenu que les tenanciers des lieux sont plutôt rustres. Nous nous appliquons alors à parler notre meilleur anglais et à ne pas faire répéter la madame qui nous présente notre table comme un geôlier aurait conduit ses prisonniers à leur cellule. Quand le serveur arrive, nous savons déjà ce que nous voulons: Poulet Tchoupitoulas, crevettes frites Cajun. En attendant la nourriture, le gros barman nous apporte son Mojito vendu comme une des spécialités de la maison. Notre souper est juste exquis, tout est cuisiné à la perfection. C'est une honorable vieille madame un peu prout prout du Visitor Center qui nous a donné le tuyau en nous avertissant que la bonne cuisine y était servie avec de mauvaises manières... Mais ce restaurant est définitivement une adresse à retenir pour qui veut expérimenter la bonne bouffe locale.

Au matin de notre dernier jour à la Nouvelle Orléans, nous allons nous sucrer le nez avec les beignets de Café Du Monde. Ne vous y trompez pas, cet endroit n'est pas une franchise mais une véritable institution unique où l'on sert qu'un seul plat 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et ce, à année longue depuis 1960 : Des beignets noyés dans le sucre glace. C'est aménagé pour contenir le plus de monde possible grâce à son extension chapiteau mais toujours victime de son succès, tout le monde doit attendre pour avoir une place les matins.

Nous embarquons sur le ferry gratuit faisant la liaison entre deux rives du fleuve Mississipi qui traverse la ville. Attention, ce n'est pas le gros bateau à vapeur de Tom Sayer mais un vieux machin qui fume noir et ne doit plus être capable de faire autre chose que ces allés-retours de 30 minutes. On a vraiment l'air de touristes en ne descendant pas de l'autre côté, prêts à retraverser... Mais voilà la case "traverser le fleuve Mississipi" est maintenant cochée sur notre liste.

Nous occupons le reste de cette journée à visiter le Garden Streets, quartier nettement plus riche mais moins déluré que le Carré Français. Ici aussi les habitations sont originales mais on sent que le budget des demeures est plus extravagant. Anne-Marie prend des photos de façon tellement frénétique que je la soupçonne d'avoir du sang asiatique.

Notre passage à la nouvelle Orléans goûte le "trop peu" mais on ne peut pas laisser notre Volkswagen sombrer dans la solitude sur son parking. En route pour le Texas. Si j'ai survécu à la nourriture sacrément épicée de la Louisiane, je suis prêt à affronter l’état du Tex Mex.

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