samedi 18 mai 2013

13 au 15 avril 2013 - Born to be cowboy - Par Johann

Les photos parlent beaucoup et par soucis de ne pas paraphraser mon amoureuse qui raconte nos découvertes déjà parfaitement, j'ai juste envie de vous parler d'une rencontre que l'on a fait dans l'Utah.

Ma valise de préjugés est maintenant moins lourde. Quand je pense à l'Utah, mes idées ne s’arrêtent plus à "Mormons pantalon noir, chemise blanche et la raie bien au milieu". Notre voyage nous a permis de découvrir un sacré solide respirant l'air des grands espaces quand il n'est pas à l’hôpital à cause de sa violente passion pour le rodéo. La saison n'est pas encore commencée mais Anne-Marie et moi aurions vraiment aimé assister à un de ces spectacles où des hommes transpirant la testostérone talonnent taureaux et chevaux mal embouchés. Aujourd'hui encore, on ne sait pas ce qui motivent ces sportifs/cascadeurs mais notre guide à cheval nous parle de sa passion avec tant de joie.

On s'est levés tôt aujourd'hui pour une randonnée d'une journée à cheval. Nous ne sommes pas des cavaliers confirmés mais l'idée de monter un cheval pour découvrir le Red Canyon nous excite plus qu'elle effraie. A l'arrivée au point de départ, Pat notre guide prépare les montures pour l'expédition. Visiblement le gars n'est pas du matin, peut être n'y avait-il plus assez de braise pour chauffer son café noir au campement ce matin. Il nous baragouine une petite phrase en français histoire de nous rappeler qu'on est des touristes et qu'il est là pour qu'on ait du plaisir. Nous sommes seuls avec notre cavalier solitaire qui mène le convoi. Petit à petit, on arrive à lui décrocher quelques mots, puis quelques phrases et de fil en aiguille arrive le sujet de sa profession. Etre guide pour randonnée à cheval n'est que pour tenir financièrement l'entre deux saisons de rodéo. Une fois que les athlètes du rodéo vont reprendre du service, Pat sera à son poste. Pat est un des clowns qui distrait les furieux animaux pour assurer la protection du cavalier. Oui, je vous vois rire à cette idée du bouffon maquillé qui n'est pas la star du spectacle. Mais pour votre information, aux US on ne parle pas de clown mais de Bullfighter (traduit littéralement par combattant du taureau). Bien que l'idée de le voir sur le terrain m'a fait rire sur le début, j'ai compris bien vite que si les spectateurs s'en amusent, nos combattants eux sont pris dans une montée d’adrénaline énorme. Le métier est super risqué et pour cause: notre pauvre Pat s'est fait brieser le cou contre une barrière la saison passée. Pour appui à ses histoires, il nous sort une vidéo de lui sur son téléphone intelligent (oui Pat est un cowboy 2.0). Je crois qu'on a pas trouvé de meilleure description que la sienne: "des fois on vole". La vidéo n'est pas longue mais suffisante pour voir les 180 livres de sa propre personne littéralement catapultées dans les airs... On grimace de douleur en voyant l'impact et lui rit en revoyant la vidéo. Il a commencé à faire ça quand sa majorité lui a permis de pratiquer et l’idée que ça puisse lui être fatale un jour n'est pas un soucis: Born to be cowboy!

C'est avec les fesses douloureuses, les jambes arquées et le dos courbaturé que nous mettons pied à terre à la fin de cette journée. Pat a remis les étalons dans la grande remorque, a quitté le site puis a disparu à l'horizon dans un nuage de poussières levées par les roues de son camion.

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